Tout au long du congrès, plusieurs spécialistes ont souligné l’importance de développer davantage les sciences humaines dans le domaine du VIH. Car comme le souligne le Pr Dominique Costagliola, épidémiologiste et directrice de recherche à l’Inserm, les avancées biomédicales ne font pas tout et nombre d’interventions continuent d’échouer dans les essais cliniques du fait d’une mauvaise adaptation aux publics cibles – aux pratiques et besoins mal évalués.
À ce titre, le cas de la PrEP, qui se heurte encore à des échecs chez la femme, est particulièrement parlant, estime le Pr Costagliola. Tandis que des explications notamment pharmacologiques ont d’abord été avancées pour expliquer les revers observés en population féminine, de nouveaux travaux pointent plutôt une mauvaise adhérence au traitement.
Ainsi, une vaste étude présentée à la CROI portant sur des données de près de 8 000 femmes suivies de 2012 à 2020 confirme que 60 % des patientes ne parviennent pas à suivre la PrEP plus de quatre fois par semaine. Avec, à la clé, une diminution de la protection, pourtant très élevée en cas de bonne observance – aucun cas d’infection sous PrEP n’ayant été identifié chez les 17 % de femmes les plus assidues.
Article précédent
« Aborder le VIH de manière isolée n’a plus de sens »
« Aborder le VIH de manière isolée n’a plus de sens »
De l’intérêt des sciences humaines : l’exemple de la PrEP chez la femme