« La loi HPST est pain béni pour notre système de santé, mais si l’on n’écoute pas les libéraux, nous allons à la catastrophe », estime Christian Jeanbrun, le président du SML. Or, les députés n’ont pas écouté les médecins libéraux et adopté l’amendement rétablissant ce que ses adversaires appellent « la taxe Bachelot ». Rappelant que le SML reste « fermement opposé à toute forme de taxation », Christian Jeanbrun s’interroge cependant : « S’agit-il d’une menace réelle ou d’une manière d’évacuer en douceur cette proposition qui a fait couler beaucoup d’encre ? »
À la CSMF, on crie à l’assassinat. Celui de la médecine libérale, devenue « l’exercice à abattre ». Mais pour la centrale présidée par Michel Chassang, le retour de la « taxe Bachelot », avec « remise en cause de la liberté d’installation annoncée aux étudiants dès la 1re année » n’est qu’un exemple parmi d’autres de cet « acharnement » contre la médecine libérale. « Les belles promesses de Mme Bachelot s’évaporent donc, de même que la confiance que les jeunes praticiens pouvaient avoir en elle », déclare la CSMF Jeunes médecins. « Nous tenons à rappeler que toutes les mesures de limitation à l’installation sont vouées à l’échec et ne feront qu’aggraver la démographie », martèle le syndicat confédéral des jeunes médecins.
Le CNPS, présidé par Michel Chassang, trouve les mêmes accents dramatiques pour « rejeter une loi destinée à étatiser les soins de ville et à opérer une mutation vers les filières de soins à la britannique ». Si la CSMF « compte maintenant sur le Sénat pour redresser la barre », le CNPS « demande aux parlementaires d’user de toute leur sagesse pour faire évoluer notre système de santé tout en préservant les fondamentaux et en évitant que demain ils aient à supporter les conséquences d’une santé massacrée ».
« Il est de notoriété publique que les mesures de contribution ne sont pas opérantes, s’énerve Martial Olivier-Koehret, le président de MG France. Le gouvernement n’a toujours pas compris que les généralistes peuvent accéder à des postes salariés dans des conditions beaucoup plus attractives que celles de l’exercice de la médecine générale aujourd’hui ; nous pouvons tous faire autre chose ! Mais je dis et répète – ce qui fait dire à certains que je soutiens la loi HPST- que si la profession n’est pas capable de faire des propositions dans le domaine de la démographie, elle s’expose à ce genre de mesure. Cela dit, je pense que cette disposition ne sera jamais appliquée. D’ailleurs, ce n’est pas le sujet ! Par contre, C = CS, voilà qui serait opérant, et l’on aurait des candidats à la médecine générale ! »
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