Depuis son cabinet de Renazé, petit village de 2 800 habitants niché au Sud-Ouest de la Mayenne, le Dr Dominique Hérault le dit tout de go : « Je ne crois absolument pas à la contrainte en matière de régulation démographique. Et ce d’autant moins, que des confrères qui viendraient, un jour par semaine exercer en milieu rural à nos côtés, en traînant des pieds, ne seraient certainement pas très productifs. En revanche, je trouve intéressant que nous ayons la possibilité de venir travailler, un jour ou deux par semaine dans une zone sous-dense, avec un statut de collaborateur. C’est une ouverture ». Et l’ancien président de l’association des généralistes exerçant dans les hôpitaux locaux d’enfoncer le clou : « Ce en quoi nous croyons, dans notre région, c’est la création d’une communauté médicale organisée autour de l’hôpital local, qui permette aux médecins d’organiser les soins aux patients et leur temps de travail ».
En Ardèche, à Lamastare précisément, le son de cloche est tout différent. Ainsi le Dr Raymond Bouit, qui exerce dans une zone véritablement sous-dense ne se déclare pas « forcément hostile » au principe d’un contrat solidarité. A condition toutefois « que les règles du jeu soient clairement définies dès la première année de médecine. On ne peut pas les changer en cours de route pour celles et ceux qui ont déjà choisi leur cursus avec dans l’idée de s’installer librement en libéral ».
A Chenove, dans le département de la Cote d’Or, la réaction spontanée du Dr Stéphane Storno est sans équivoque : « l’essence même de la médecine générale, c’est le suivi. J’avoue que je ne vois pas vraiment comment cela peut s’articuler avec le fait d’aller voir des patients dans un coin de campagne un jour ou deux par semaine. De plus, je n’ai pas suivi l’évolution des débats mais je suis tout de même surpris d’entendre parler de mesures coercitives possibles à venir, alors que j’étais resté sur la mise en place d’incitations, qui, je crois, n’ont pas encore été évaluées. »
Tandis que dans le Maine-et-Loire, pour le Dr Christine Regimbart, « c’est bien simple, les généralistes en ville préféreront payer une taxe plutôt que de devoir aller en campagne à temps partiel ». Pour preuve, la difficulté « déjà aujourd’hui, de trouver des confrères qui nous aident à boucler les tours de garde, alors que nous ne sommes qu’à 20 km d’Angers »…
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