Une erreur très répandue est celle qui consiste à dire, en racontant la triste situation d’un malade : « Les médecins l’ont abandonné » ou bien : « Tel malade s’est rétabli, mais les médecins l’avaient abandonné ! » Ceci est plus qu’une injustice, c’est presque une insulte au ministère du médecin.
Le médecin n’abandonne jamais un malade ; son empressement, son dévouement augmentent en même temps que le danger. Plus le péril est grand, plus le médecin est fidèle à son poste. Cette assertion, arrivée à l’état de formule consacrée, a été recueillie de la lèvre des empiriques, des donneurs de conseils en train de raconter une cure à sensation. On voit d’ici les effets produits par cette phrase : les médecins l’avaient abandonné mais nous avons fait tel remède. Par exemple, la médecine Leroi, ou les pilules de Blancard, ou l’ambrette purgative, ou l’essence de marrons d’Inde, ou l’un des vingt-cinq élixirs qui, tous, guérissent la goutte… Que sais-je encore ? Lisez la quatrième page des journaux et le malade est comme miraculeusement revenu à la santé ! Répétons encore une fois que c’est là une grande erreur, un grossier préjugé : LE MÉDECIN N’ABANDONNE JAMAIS SON MALADE !
(Elie Pauc, dans sa thèse de médecine publiée à Montpeller en 1834)
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