Un peu plus d’ovules mais beaucoup moins de spermatozoïdes. On pourrait résumer ainsi le constat de l’Agence de biomédecine qui publie ses dernières statistiques sur le don de gamètes et l’assistance médicale à la procréation. En 2011, en effet, le don de gamètes masculins a chuté d’un tiers avec seulement 233 nouveaux donneurs contre 306 l’année précédente et 400 en 2009. « Cette baisse des dons de spermatozoïdes est préoccupante » constate l’Agence, même si ces dons de spermatozoïdes auront tout de même permis de réaliser un peu plus de 4 200 inséminations et 1 200 tentatives de FIV ou d’ICSI. Mais cette baisse est d’autant plus alarmante qu’il est nécessaire, comme l’explique l’Agence, de « diversifier les profils des nouveaux donneurs ».
Directeur du pôle Procréation, Embryologie, Génétique humaine (DPEGH) à l’Agence de Biomédecine, le Dr Dominique Royère explique ce phénomène, amorcé en 2010, par la « situation d’incertitude » dans laquelle se trouvaient les donneurs potentiels il y a deux ans. En 2011, en effet, la loi de bioéthique était en discussion au Parlement et le « débat autour de la levée ou non de l’anonymat » aurait perturbé le recrutement de nouveaux donneurs. Le Dr Royère espère, cependant, que les campagnes de sensibilisation menées par l’Agence pourront inverser la tendance, ce qui a été le cas avec le don d’ovocytes. L’Agence de la biomédecine a en effet lancé une campagne virale sur Internet avec une série de 3 films pour informer sur le don de spermatozoïdes et le don d’ovocytes et faciliter le passage au don. On ignore en revanche quels auront été les effets ces derniers mois sur les donneurs potentiels de la discussion autour de l’élargissement des bénéficiaires de la PMA ou du succès du film québécois Starbuck sur la paternité multiple d’un donneur de sperme...
En comparaison, même s’il reste insuffisant, le don d’ovocytes a donc gagné du terrain en 2011 en enregistrant une progression de 13%. Un succès que l’Agence de biomédecine impute notamment à la « médiatisation du besoin ». Mais malgré l’amorce d’une progression (402 donneuses contre 356 en 2010), il aurait fallu 900 donneuses supplémentaires pour répondre aux besoins des 1 800 couples inscrits dans la liste d’attente. Les dons d’ovocytes ont permis de réaliser un peu plus de 800 tentatives de FIV.
Quant à l’assistance médicale à la procréation, elle est globalement stable (+1 %) par rapport à 2010 avec environ 140 000 tentatives. Dans plus de neuf cas sur dix (95 %), elle reste très majoritairement intraconjugale. En tout, en 2011, 23 127 enfants sont nés suite à une PMA, ce qui représente un peu moins de 3 % des naissances.
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