Deux semaines après l’annonce par Agnès Buzyn du relèvement du seuil d'exonération sociale annuel pour les médecins en cumul emploi-retraite 40 000 à 80 000 euros dans les territoires sous-denses, la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf) contre-attaque. Après avoir dans un premier temps invité les confrères à « une étude circonstanciée, personnalisée et approfondie de la meilleure solution pour une retraite heureuse et sans frustration », la Caisse se déclare hostile à cette mesure.
Pour son président, le Dr Thierry Lardenois (photo), cette annonce était « prématurée ». Car selon lui, il n’y a pas eu une once de concertation de la part du ministère de la Santé. « La ministre s’est affranchie de cette étape », déplore-t-il.
De son côté, la Fédération des associations régionales d'allocataires de la Carmf (Fara) avait estimé que la mesure allait « dans le bon sens » mais qu'elle était insuffisante. La Fara avait donc proposé de l'étendre à tous les territoires.
Seule la cotisation ASV est concernée
Finalement consulté cette semaine, le conseil d’administration de la Carmf a rejeté cette disposition (18 voix contre, 2 pour, 3 abstentions). Car en plus d’être « sortie du jour au lendemain », la mesure d’Agnès Buzyn pouvait laisser croire que les médecins choisissant le cumul dans les zones sous-denses seraient exonérés de toute cotisation. Or, seules les cotisations ASV sont concernées.
Autre problème selon la Carmf : la mesure portant sur la seule cotisation ASV « permet subsidiairement à la Cnam de faire l’économie de sa participation dans cette cotisation ASV pour les médecins concernés ». De fait, « cela va générer un déséquilibre technique et ce sera aux actifs de le compenser », explique le Dr Lardenois au Généraliste. Et celui-ci de fulminer : « Ce n’est pas à la profession de financer cette mesure ! »
Le président de la Carmf attire également l’attention sur le fait qu’en optant pour le cumul emploi-retraite, les praticiens ne bénéficient plus d’aucune couverture prévoyance. L’occasion pour Thierry Lardenois d’inviter ses confrères à opter pour la retraite en temps choisi… et la ministre à « revoir sa copie ».
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