
Sida : Gilead signe un accord avec Unitaid pour la production de génériques
Le Medicines Patent Pool ou « communauté de brevets médicaux », fondé par Unitaid en 2010, a signé mardi son premier accord de licence pour des médicaments contre le sida avec le laboratoire américain Gilead, pour favoriser la vente à bas prix d'antirétroviraux aux pays pauvres. « Pour la première fois, les malades des pays en développement auront accès aux mêmes médicaments que les malades vivant dans les pays riches » a souligné dans un communiqué Philippe Douste-Blazy, directeur exécutif de Unitaid. Unitaid est une organisation dont l'objectif est de négocier le prix des médicaments contre le sida, le paludisme et la tuberculose pour les pays pauvres. Ses fonds proviennent d'une taxe sur les billets d'avion levée dans 15 pays. Selon l'ancien ministre de la Santé, il s'agit pour les laboratoires pharmaceutiques intéressés de confier « leurs plus récents brevets » au Medicines Patent Pool, une organisation à but non lucratif, en en gardant la propriété intellectuelle. Les brevets sont confiés alors à des génériqueurs, pour production et distribution vers les seuls pays pauvres. Cet accord signé à Londres doit permettre la production des molécules anti-VIH tenofovir (commercialisée par Gilead sous le nom de Viread), emtricitabine (Emtriva), et d'autres encore en développement clinique : cobicistat, elvitegravir, ainsi qu'une combinaison de ces produits en un seul comprimé, le quad. La license autorise aussi le développement et la fabrication d'autres combinaisons incluant ces produits. Les royalties payées au laboratoire seront de 3 à 5 % des ventes de génériques, tandis que les formes pédiatriques seront vendues sans royalties. Les licences ne permettront cependant pas la vente dans tous les pays en développement. Pour le tenofovir et l'emtricitabine elles couvriront 111 pays, pour le cobicistat 102 et pour l'elvitegravir et le quad 99.
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