C’est avec une certaine surprise que j’ai pris connaissance des nouvelles dispositions concernant les prescriptions de matériel pour perfuser. Dorénavant il va falloir donner avec précision la nature du matériel utilisé, la durée de prescription, le type d’utilisation… Bref, nous allons devoir nous justifier auprès de nos instances de tutelle concernant une de nos pratiques régulièrement effectuée en médecine rurale (les généralistes urbains étant pour certains d'entre eux également confrontés à ce type de prise en charge).
Le plus inique dans cette situation reste l’absence totale de communication des caisses (qui ont pourtant pondu cette nouvelle mesure) avec les praticiens. Une nouvelle fois, nous pouvons observer le mépris de nos dirigeants à l’égard de la médecine libérale. Il y a quelques années, on nous a contraints de passer par des sociétés prestataires pour prendre en charge la nutrition parentérale de nos patients. Nous le faisions auparavant, mais nous devions être des cloches, et nous le faisions probablement mal.
De ce fait, des prestataires privés suffisamment rémunérés pour effectuer cette tâche, nous imposent de nouvelles contraintes (avec parfois une certaine agressivité), de nouvelles règles, et envoient (sans demander aux paramédicaux) du matériel en très grande quantité. Bien entendu cette gabegie a conduit nos politiques à établir de nouvelles règles et des contrôles par le biais de ce nouveau cahier des charges.
Comment à une époque où le problème financier de notre système d’assurance maladie devient problématique, n’est-il pas possible d’écouter le généraliste et son équipe qui sont les acteurs de terrain ? Dans le futur devrons-nous accepter que la médecine libérale devienne prestataire de sociétés qui vont imposer leurs règles ? Très peu pour moi !
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