Tout en se félicitant « des nombreuses avancées contenues » dans le projet de loi Santé, la Conférence nationale de santé (CNS) s’inquiète toutefois de « la lisibilité de l’ensemble du texte ». Instance consultative pérenne placée auprès du ministre de la Santé -à ne pas confondre donc avec la Grande conférence nationale de santé lancée par Manuel Valls-, la CNS a rendu, jeudi, un avis sur la réforme Touraine, actuellement examinée par la Commission des affaires sociales du Sénat.
La place accordée à la prévention, l’affirmation de la notion de parcours et « la territorialisation de proximité pour l’offre en santé » sont autant de satisfactions pour la CNS. Assez vite tempérées toutefois. En effet, la CNS aspire à davantage en matière de prévention, appelant de ses vœux « une réelle coordination des financeurs et des acteurs, avec une véritable cohérence des médecins et des initiatives ». Et reconnaît rester « perplexe devant la structuration de la nouvelle organisation territoriale de la santé », regrettant à cet égard que « le service territorial de santé au public (…) ait été ainsi remanié ».
Les 238 membres de l’instance ne sont également pas convaincus par l’architecture du texte qui, à leurs yeux, « manque de fil directeur pour donner sens à l’ensemble ». Au-delà, ces représentants des milieux médicaux, sociaux et médico-sociaux redoutent que « ce texte ne vienne complexifier notre système de santé », ajoutant que « complexité et inégalités de santé vont de pair ».
Cet « échelon national de la démocratie en santé », comme le définit Thomas Dietrich, secrétaire général de la CNS, voit toutefois d’un bon œil « la volonté affirmée (…) de donner plus d’unité dans la gouvernance des politiques et de progresser encore en matière de démocratie en santé ». Ainsi, s’agissant notamment du don d’organes, la CNS « souligne la nécessité de maintenir (le) dialogue avec les familles, seul à même de surmonter éventuellement les réticences ».
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