L'amélioration observée en 2014 fut de courte durée. Après une année noire en 2013 (925 déclarations d'incidents) et une légère diminution en 2014 (901), les agressions de médecins sont reparties à la hausse en 2015 avec 924 déclarations. Le rapport 2015, rendu par l'Observatoire de la sécurité des médecins (ONSM) de l'Ordre mardi matin, est particulièrement alarmant en ce qui concerne les médecins généralistes : ils sont de plus en plus nombreux à être victimes de violences lors des consultations.
Sur les rapports des dix dernières années, ils ont toujours été plus touchés que les spécialistes. Mais depuis 2012, la tendance s'aggrave, puisqu'on est passé d'une proportion de 56 % de généralistes victimes pour 44 % spécialistes, à 65/35 % en 2015.
Plus d'agressions verbales et moins de vols
La nature des incidents a pour sa part évolué. Si les agressions physiques, les vols et les actes de vandalisme ont diminué, les violences verbales et les menaces représentent, comme en 2013, plus des deux tiers des agressions (69 %), contre 65% en 2014. L'utilisation d'une arme a été en revanche moins courante l'an passé, avec 2 % en 2015, contre 4 % en 2014. Quant aux motifs, ils sont assez souvent en rapport avec la pratique : un reproche relatif à une prise en charge est le premier déclencheur d'incident (33 %), suivi du vol (18 %), du refus de prescription (16 %) et du temps d'attente (9 %). Des tendances sensiblement les mêmes que celles enregistrées en 2014.
Les zones urbaines restent les plus touchées
D'un point de vue géographique, les centres-villes urbains sont toujours les plus majoritairement touchés (54 %), contre 21 % en banlieue et 17 % en milieu rural. À noter cependant que ce dernier pourcentage est plus élevé qu'avant, contrairement aux deux premiers, en baisse par rapport à 2014. Le nombre d'agressions en milieu rural est passé de 14 % en 2012, 2013 et 2014 à 17 % en 2015. Le nombre d'incidents dans le cadre d'une activité en établissement de soin a aussi bondi de 11 à 22 % entre ces deux années.
Les départements du Nord (64 agressions en 2015) talonné par les Bouches-du-Rhône (63) et l'Isère (35) occupent, comme en 2014, le triste podium des zones les plus concernées. La Seine-Maritime, avec une progression importante de 23 à 35 agressions entre 2014 et 2015, vient elle aussi se glisser à la troisième place ex æquo.
Les médecins de moins en moins enclins à porter plainte
L'année 2015 ne déroge donc pas au constat des cinq rapports précédents rendus par l'ONSM. Depuis 2010, le nombre d'agressions est en effet supérieur à la moyenne de l'Observatoire de la sécurité des médecins de 724 actes de violence par an enregistrés entre 2003 et 2015. Paradoxalement, les médecins sont de moins en moins nombreux à signaler ces débordements à la Police. 52 % des agressions en 2014 n'ont pas fait d'une plainte ou d'une main courante. En 2015, c'est 56 % des violences qui n'ont pas été rapportées aux autorités. Soit la part la plus élevée jamais enregistrée par l'Ordre depuis 2003.
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