La place du Gut feeling dans la décision médicale a essentiellement été étudiée face à des situations d’incertitude diagnostique. Un contexte imprécis dans lequel les généralistes baignent mais où il est délicat d’écouter son Gut feeling, souligne Marie Barais. « Les études nous font essentiellement apprendre et reconnaître des maladies. Or nous rencontrons d’abord des patients, à qui il faut pouvoir proposer non seulement un diagnostic mais aussi une prise en soin, pour les soulager. »
Reconnaître une maladie sur un patient s’apprend, bien sûr, « mais d’abord en CHU. Or, d’après le carré de White, sur 1 000 patients souffrant d’un problème de santé, un seul est pris en charge en CHU ». 113 le sont par un généraliste. Un omnipraticien, donc, qui, par définition, peut se retrouver face à tout le champ des possibles en consultation. « On ne rencontre pas tous les jours une sarcoïdose, souligne Marie Barais. Là où un cardiologue a à connaître de 30 à 50 pathologies, nous pouvons être confrontés à un éventail de maladies qui va des plus fréquentes à de plus rares, dont on n’a parfois même pas idée. »
L’exercice est d’autant plus délicat que la plainte du patient en médecine générale de ville porte souvent sur des symptômes précoces, ou aspécifiques, qui ne rentrent pas forcément dans les « cases », comme le résume Baptiste Henry : « La sémiologie de ma cité n’est pas celle des livres ».
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