L’année 2020 a confirmé la montée en puissance des biothérapies dans les dermatoses inflammatoires. Pour le psoriasis cutané, l’arsenal thérapeutique s’est encore enrichi puisqu’après les anti-IL-17, on dispose des anti-IL-23, une nouvelle génération de molécules avec un taux de réponses thérapeutiques important et une très bonne tolérance.
La dermatite atopique (DA) a aussi connu de réels progrès ces dernières années, avec le dupilumab, un anticorps anti-IL-4/IL-13 qui réduit nettement le recours aux corticoïdes et surtout améliore de façon majeure la qualité de vie. Il est indiqué dans la DA modérée à sévère de l’adulte, en cas d’échec ou de contre-indication à la ciclosporine. L'AMM vient d’être étendue aux adolescents de plus de 12 ans, chez qui il pourrait être prescrit d’emblée, la ciclosporine n’étant pas recommandée à cet âge. Le crisaborole topique, un inhibiteur de la phosphodiestérase-4 (PDE-4), a un effet modeste dans la DA mais pourrait constituer une alternative aux dermocorticoïdes, du moins chez les patients qui ont des lésions du visage, où on évite les dermocorticoïdes et pour lesquelles on n’a que le tacrolimus topique qui n’est pas encore commercialisé en France.
Un autre inhibiteur de PDE-4, l’aprémilast, a obtenu l’AMM pour les aphtoses de la maladie de Behçet réfractaires à la colchicine, qu’il améliore nettement. Il est aussi efficace dans les aphtoses récurrentes idiopathiques, mais l’utilisation hors AMM s’avérerait très coûteuse. Il n’est pas très bien toléré, mais il reste un progrès dans la mesure où dans les formes réfractaires à la colchicine, on dispose de peu d’alternatives en dehors de la thalidomide, neurotoxique et pro-thrombotique, et de l’adalimumab, un anti-TNF souvent efficace sur les aphtoses de Behçet mais hors AMM.
Nouvelles recos pour la maladie de Verneuil
La maladie de Verneuil (hidradénite suppurée) pourrait concerner jusqu’à 1 % de la population française. Or il persiste un important retard au diagnostic chez des patients qui errent avec des diagnostics de furoncles ou de poils incarnés. Aussi, la Société française de dermatologie a mis en place des recommandations avec des algorithmes d’aide au diagnostic et à la décision thérapeutique. « Il est important de diagnostiquer tôt cette pathologie, l’impact des traitements médicamenteux étant relativement limité dans les formes très évoluées », insiste le Dr Cédric Lenormand (Strasbourg). La prise en charge repose sur une antibiothérapie adaptée et un geste chirurgical devant des lésions chroniques délabrantes.
Article précédent
Gynécologie, l’année HPV
Article suivant
Cardiologie, des progrès venus d’ailleurs
Bientôt un coup de pouce aux visites à domicile ?
La Cnam prête à doper financièrement les CPTS
Comment la téléconsultation est devenue virale
Morgan Caillault, président de l’Isnar-IMG : « Des avancées majeures sur le temps de travail des internes »
Les règles pour signaler les violences conjugales changent
IJ : bientôt plus de délai de carence pour les médecins
Charles Rice, Prix Nobel de médécine : « Ce prix est une reconnaissance de la recherche en virologie »
Infectiologie, des victoires occultées par la pandémie
Diabétologie, un pas de plus vers le pancréas artificiel
Pneumologie, un nouveau souffle dans l’asthme
Addictions, les Français fument de moins en moins
Onco-hématologie, essai transformé pour les CAR-T cells
Gynécologie, l’année HPV
Dermatologie, les biothérapies tous azimuts
Cardiologie, des progrès venus d’ailleurs
Enquête
Cancer, encore beaucoup d'idées reçues sur les facteurs de risque
Rhumatologie
Ostéoporose : la HAS fait le tri dans les médicaments
Méningiome
Les progestatifs dans le viseur d'un comité d'experts de l'agence du médicament
Viroses respiratoires
Quelle place pour les tests multiplex en ville ?