Des avertissements de l'Ansm ont été publiés ces derniers mois pour alerter sur le risque cardio-vasculaire lié à l’usage de plusieurs anti-inflammatoires. Une enquête européenne dirigée par Giovanni Corrao de l’université de Milan-Bicocca et publiée dans le dernier BMJ, enfonce le clou.
Cette étude cas-témoins publiée dans le BMJ menée dans quatre pays d’Europe (Espagne, Italie, Pays-bas, France) et évaluant la prise d’AINS chez 92 163 hospitalisés entre 2000 et 2010 montre en effet que les risques d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque augmentent avec l’usage des anti-inflammatoires non stéroïdiens, et retrouve une corrélation dose-dépendante.
23 AINS traditionnels ont été testés ainsi que quatre anti-cox 2. Le risque global d’augmentation d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque, tous AINS confondus utilisés en usage courant dans les 14 jours précédant l’hospitalisation, a été de 19 %. Dans le détail, il augmentait de façon variable, de 16 à 83 %, selon le médicament et l’état général de l’utilisateur, avec sept anti-inflammatoires non stéroïdien traditionnels : le diclofénac, l’ibuprofène, l’indométacine, le ketorolac, le naproxène, le nimesulide, et le piroxicam, ainsi qu’avec deux anti cox2 : l’etoricoxib et le rofecoxib.
L’étude concluait également au doublement du risque d’insuffisance cardiaque pour des doses très élevées (plus de deux fois la dose quotidienne courante) de certains AINS : diclofénac, etoricoxib, indométacine, piroxicam et rofecoxib. En revanche, aucune corrélation entre l’usage du celecoxib et une hausse du risque d’insuffisance cardiaque n’a été retrouvé. Enfin, l’étude étant observationnelle, aucun lien de cause à effet n’a pu être mis en évidence, ont tenu à souligner les auteurs, rappelant ainsi les limites de leur travail.
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